Les premiers aidant les suivants dans ce qui devait être une "ascension sociale", et la nécessité pour l’Etat via les politiques publiques de favoriser donc ces premiers de cordée en escomptant ensuite un ruissellement de cet amas de fortune vers le bas. Ah qu’elle avait son charme cette théorie du ruissellement alors même que l’histoire économique nous démontre… qu’elle n’existe pas !
Cette conception complètement hors-sol des réalités sociales et politiques (et contraire au principe même d’égalité) a vécu. Quant à L’allégorie du jeune horticulteur prié de faire le choix de la cuisine plutôt que du jardin, elle n’est pas sans rappeler l’injonction, très aristocratique, prêtée à Marie-Antoinette. Ces deux exemples illustrent bien, le premier sur le fond et le second sur la forme, l’état d’esprit avec lequel ce gouvernement entend répondre aux défis présentés.
Merveilleuse rhétorique du propos qui n’évoque jamais le "donner plus" mais qui "ponctionne moins" dans les faits. Le gâteau pour les uns (5 milliards d’euros/an sur 5 ans pour 400 000 très riches) et les miettes pour les autres (2 milliards d’euros/an pour 9 millions de pauvres). Sur le quinquennat, ce sera en tout 25 milliards engrangés par les plus fortunés grâce à la suppression de l’ISF (16 milliards) et l’instauration de la Flat Tax (9 milliards) quand dans le "même temps" on ponctionne les APL (8 milliards sur le quinquennat) et on augmente la CSG.
Quel sens des réalités sociales lorsque l’on porte atteinte à l’aide au logement, aux montants des prestations sociales, l’annonce d’une diminution des allocations chômage et une révision de ses conditions d’attribution, l’augmentation des taxes sur les carburants, le gel des pensions et du point d’indice pour les fonctionnaires, etc…
Que le Président de la République, qui n’a connu que des endroits privilégiés, vienne assister une seule fois à une rentrée des classes le matin dans ces quartiers défavorisés, ceux- là mêmes qui assument désormais au quotidien le manque cruel de personnel suite à la suppression des contrats aidés. Il réalisera alors la déconnexion de son discours avec la réalité du terrain. Il verra les conséquences catastrophiques de sa politique sur les services publics, qui sont pourtant "le capital de ceux qui n’en ont pas".
Et que penser de ce "plan pauvreté" ?. Le Président fait la charité, au sens premier du terme, mais ne lutte aucunement conte les inégalités qui sont le terreau de la pauvreté à venir. Rappelons quand même que si les enfants vivent pauvrement, c’est que les parents sont pauvres. Ce sont les moyens alloués au foyer familial qui participent à la meilleure vie de l’enfant. Concentrer l’action de l’Etat sur les plus fragiles et le plus en amont possible pour lutter contre la pauvreté est une idée louable mais pourquoi ne pas évoquer aussi ceux qui sont malheureusement très concernés par la pauvreté, à savoir les jeunes ? (peut-être un peu moins "porteur" politiquement ?).
Sur le territoire de la Métropole de Lyon, le taux de pauvreté tel que défini par l’INSEE, s’élève à 14,8%. Dans le détail, 21,3% des ménages de moins de 30 ans sont concernés et 16,2% des ménages entre 30 et 39 ans.
En conclusion, ce plan s’assimile plus à des mesures contre la misère qu’à un véritable plan de lutte contre la pauvreté qui lui a besoin en amont pour le financer déjà d’une politique fiscale fortement redistributive.
En effet, comment croire qu’on peut s’attaquer aux inégalités sans faire appel à la fiscalité qui est LE levier d’une vraie politique de redistribution ? Comment est-ce possible ? Difficile d’accorder crédit à un gouvernement qui prive les collectivités de plusieurs dizaines de milliards d’euros (-15 millions d’euros pour la Métropole de Lyon dans le budget 2018) pour une efficacité économique proche de zéro. Autant d’argent en moins pour financer la politique sociale par exemple et autant d’efforts en plus à faire pour les collectivités locales pour assurer leurs missions de service public.
Que ce gouvernement cesse de nous imposer une austérité généralisée quand il n’assume pas une action équitable devant l’impôt, ce qui devrait être pourtant sa première responsabilité.
Issam Benzeghiba
Elu à Meyzieu, Professeur Agrégé d’Economie
non seulement ces vieilles theories ne fonctionne pas,mais il faut il qu avant de denoncer( le sens des réalités sociales lorsque l’on porte atteinte à l’aide au logement, aux montants des prestations sociales) qu elles soient elles appliquées par certain,y en a combien qui sont proprietaire et qui mettent le logement au nom du conjoint ou d un autre pour pouvoir pretendre aux prestations sociales justement,
Signaler Répondrec est souvent ceux qui se plaignent qui sont priviligier pour par exemple mettre des enfants dans une autre ecole sous pretexte que les grands parents sont dans la commune a laquelle y pretende et favoriser par des membres de famille en mairie ,
il faut que ce soit équitable pour tout le monde.
Au passage, on aimerait bien l'austérité pour nos élus de tout bord.
Signaler RépondreMais les frais de bouche, les séminaires, la pub sur papier glacé et les voyages en avion en 1ère sous divers prétextes (entre autres) ne semblent pas sensibles à la conjoncture économiques.
Amusant cette image de cordée. Mais la réalité fait ,que plus personnes ne veut tirer des poids morts qui le ralentissent et ne disent jamais merci.
Signaler RépondreTout comme "la main invisible du marché". ou la sommes
Signaler RépondreComment est-ce possible en 20218 de retrouver des doctrines qui ont fait la preuve de leur absurdité depuis des siècles ??
Très bien rédigé, bien documenté, clair et précis. Bravo pour et éditorial, qui change agréablement d'autres éditos vus ici.
Signaler RépondreEt qui va à l'encontre de la pensée unique LREM, et des aveuglements de ceux qui ne veulent pas voir la réalité en face.
Sur le fond, attention tout de même à ne pas alourdir la fiscalité des classes moyennes, qui est le levier généralement adopté. C'est vrai que c'est facile, on les décrit comme des privilégiés qui n'ont pas le droit de se plaindre (et dont ce n'est pas la façon de faire, du reste).
Bien sûr que la théorie libérale du ruissellement n'existe pas. Quelle utopie !
Signaler RépondreLa Métropole est pleine d'argent malgré ce qu'elle nous chante, ce que vous, nous chantez.
Signaler RépondreQuant à la théorie du "ruissellement" c'est encore une de ces vieilles théories dont on sait qu'elle ne fonctionne pas.
Parfaite analyse de la situation que nous sommes obligés de vivre suite aux promesses non tenues et aux mensonges de la campagne floue de Jupiter
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