Mais ce jeudi, le jeune élu FI a surpris tout le monde en annonçant dans l'émission de Gérard Angel, les Coulisses du Grand Lyon, qu'il renonçait à être tête de liste dans le 1er.
Contacté ultérieurement pour qu'il explique davantage sa démarche, Elliott Aubin ne veut pas parler d'un "retrait" mais d’une "évolution".
LyonMag : Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre choix inattendu ?
Elliott Aubin : Je reste pleinement engagé au sein de la France Insoumise. Je n'exclus d'ailleurs pas la possibilité, si cela s'avère nécessaire, d'être présent sur la liste "Lyon en commun" lors des prochaines municipales.
Je souhaite surtout jouer un rôle différent de celui que j’ai joué jusqu’à présent. Etant le seul élu FI de la Ville de Lyon, je suis souvent en première ligne pour rendre visible les propositions qui sont les nôtres. J'ai participé, avec d'autres, à imposer nos grands axes programmatiques dans le décor médiatique lyonnais et son microcosme politique. Si demain nous sommes amenés à diriger la ville, il est nécessaire que d’autres visages émergent et je veux permettre cette évolution.
J’ai également souvent dit que je ne considérais pas la politique comme une profession et qu’il nous fallait réfléchir plus précisément au statut de l’élu. A l’inverse des éternels candidats, de celles et ceux qui se présentent partout et tout le temps, j’aime la notion de "mandat", d’une sorte de mission que les électeurs nous confient.
Vous avez lancé Lyon en commun en binôme avec Nathalie Perrin-Gilbert, quelles conséquences cela aura sur la campagne ?
Je sais que certaines personnes auraient sûrement préféré que je me présente à la Mairie du 1er. Je pense ici notamment à Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Perrin-Gilbert et d’autres. Leur confiance m’honore. Mais c’est une réflexion mûrement réfléchie que j’ai partagée avec des proches et aussi avec elle. Mais la décision finale m’appartient. Il était de ma responsabilité, que de lancer cet appel avec Nathalie et comme je l'ai dit précédemment, je serai évidemment présent et engagé pour la réussite de notre campagne commune.
Pourriez-vous préciser les contours et les objectifs de "Lyon en Commun" ?
Nous avons tendance à dépeindre Lyon comme une ville de centre droit et de tradition catho … Mais je crois que ce portrait n’est plus vrai. Nous l’avons vu avec les législatives, sur les 4 circonscriptions lyonnaises, Pascal le Brun sur la 3e, Nathalie Perrin-Gilbert sur la 2e et moi-même sur la 1ere arrivons au second tour. Avec le regard qui est le mien, je peux dire qu’il y a une soif de commun qui traverse notre ville, une envie qui s’exprime au travers de diverses initiatives citoyennes, un peu partout sur notre territoire, d’une ville beaucoup plus ambitieuse en matière d’écologie, d’une ville qui ose ! Et notre rôle, en tant que politique, est de traduire ces attentes en propositions concrètes. C’est ce que nous allons entreprendre au travers de cette démarche participative, qui sera rythmée par des assemblées citoyennes qui travailleront sur ce projet.
Je crois que les lyonnais sont exaspérés par le comportement de baron de Gérard Collomb. Il y a aujourd’hui à Lyon trois pôles : la droite conservatrice du parachuté Etienne Blanc, le Lyon actuel, celui de Gérard Collomb, celui d’une ville privatisée, confisquée et le Lyon qui vient, celui de l’humanisme, avec Lyon en Commun.
Notre objectif est clair : rassembler les forces vives autour de valeurs communes présentées dans l'appel, en s'appuyant également sur un bilan et sur des réalisations politiques, pour enfin proposer un projet crédible aux lyonnais et lyonnaises.
Quel bilan tirez-vous de votre action politique en mairie du 1er ?
Je me suis pleinement engagé dans le mandat qui a été le mien. Le mandat d’élu local, d’élu de proximité, est un engagement de tous les jours. C’est extrêmement prenant et ça se fait parfois au détriment du reste. Mais c’est fait pour préserver la "maison commune" comme le premier échelon de notre démocratie. Au-delà de cette "gestion courante", je suis heureux des batailles politiques que nous avons menées, que ce soit contre la braderie du patrimoine municipal et la préservation des services publics (bains douches, école Levis Strauss).
Sur la question écologique, avec la création d’une maison de l’économie circulaire, la mise en place de lombricomposteurs, le développement des circuits cours et le soutien aux producteurs locaux, à l’image de la réhabilitation des halles de la Martinière. Sur la question sociale, avec la mise en place d’un plan de luttes contre les discriminations et d’accès aux droits ou encore l’ouverture d’une maison de répit pour les mineurs isolées…
Sur la question démocratique, avec la mise en place de nouvelles instances démocratiques, notamment avec le conseil territorial ou encore l’organisation de nos Rendez-Vous Citoyen et de notre revue A1 qui donne à voir une manière innovante de rendre compte de l’action politique…
Bref ! Même s’il reste évidemment encore de nombreux chantiers, notamment l’ENBA, je crois que nous avons su faire la démonstration que nous représentons aujourd’hui à Lyon la première force crédible d’opposition et de proposition. Le 1er est un territoire auquel je suis particulièrement attaché, j’y ai d’ailleurs consacré un livre "La Colline Insoumise : une nouvelle fabrique pour Lyon". Donc, quoiqu’il en soit je resterai mobilisé pour que cet arrondissement reste un lieu d’expérimentations sociales, écologiques et citoyennes qui fait avancer notre ville.
Quelles sont les actions à venir ?
Avant les municipales se tiendront les européennes et à Lyon nous ferons campagne derrière nos deux candidats, Benoit Schneckenburger et Malika Haddad. Nous travaillerons en parallèle à la réussite de notre première assemblée citoyenne des signataires de l'appel Lyon en Commun qui aura lieu en début d'année 2019. Je crois profondément en cette démarche et en sa capacité à bâtir une nouvelle fabrique pour Lyon.
Collomb encourage depuis longtemps également toutes les dérives communautaristes de la société! Les exemples sont nombreux!
Signaler RépondreLe communautarisme, le contraire de la République!
Une décision qui vous honore. Bravo jeune homme ! Et bravo votre engagement !
Signaler Répondreun sondage pour les prochaines élections européennes ne met la FI qu'en 4 ème position avec moins de 10% d'intention de vote:on est rassuré de ne pas voir le trotskisme stalinisme sous la bannière du rugissant Melenchon incapable de se tenir face aux événements :la seule bonne nouvelle dans cette période de bashing exagéré
Signaler RépondreIl me semble que l'explication est à chercher du côté obscur de LFI... En effet, Aubin est quelqu'un de lucide et honnête, et il ne trouve pas sa place au sein d'un mouvement qui ouvre largement sa doctrine et ses postes aux communautaristes et autres islamo-gauchistes... (le pendant de l'identarisme de l'extrême-doite).
Signaler RépondreAubin, imprégné d'une laïcité sincère et salvatrice, ne peut intérieurement que condamner cette dérive mortifère...
Mais rien n'est perdu! Lisez l'Obs de cette semaine (qui titre sur l'ISF...) un dossier est consacré à la mouvance racialiste et communautariste (c'est la même chose) qui oeuvre notamment dans plusieurs mouvances lyonnaises, notamment au sein des universités, avec la bénédiction du macronisme bien sûr! L'Obs, toutes ces dernières décennies, a encouragé ces mouvements. Mais aujourd'hui, ils ouvrent les yeux. Enfin!
Vive la République laïque, sociale et écologique!
Pour le combat laïque, écologique et social, bref, pour faire advenir un humanisme sincère à Lyon, il aurait été très bien!
Signaler RépondreIl est jeune, il a le temps de préparer 2026 ...Mais en attendant?
" A l’inverse des éternels candidats, de celles et ceux qui se présentent partout et tout le temps, j’aime la notion de "mandat", Il pourrait appliquer cette phrase à NPG , qui commence à devenir une professionnelle de la politique ....
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