Déjà la grogne à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas

Une quarantaine de personnes s'est rassemblée tôt lundi matin devant la grande porte grise et toute neuve de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Une trentaine devant celle un peu plus usée de Villefranche-sur-Saône. Tous réclament des effectifs et des moyens supplémentaires pour faire face à la surpopulation carcérale, qui entraîne selon Pascal Rossignol, le délégué régional de l’UFAP, « des violences à l’encontre du personnel, entre détenus ou des suicides dans les cellules. » Et ce même avec les nouvelles prisons construites en Rhône-Alpes, comme à Roanne, Lyon et bientôt Bourg-en-Bresse ? « Ca ne changera rien, selon le représentant des surveillants. Je ne suis pas certain que les détenus s’y retrouvent au quotidien et je ne suis pas certain non plus qu’avec les caméras de surveillance, on arrive à garder le même lien qu’en discutant de visu avec eux. »

Peu après 10h30, sur le site de Corbas, les manifestants sont gentiment poussés sur le côté pour permettre à un prisonnier de sortir et d’assister à son procès. Mais ils reviendront, et ce jusqu’à jeudi, pour protester. Et le mouvement pourrait perturber le transfert des ex-détenues de Montluc vers le nouveau bâtiment carcéral. Ces femmes sont actuellement détenues dans d’autres prisons de la région et le déplacement doit avoir lieu avant la fin de la semaine. D’après Dennis Perrin, le directeur interrégional des prisons de Rhône-Alpes, « les dates sont maintenues, mais j’espère que les forces de l’ordre n’auront pas à intervenir. Personne ne comprendraient qu’un transfert de détenues d’une prison insalubre vers un établissement moderne n’ait pas lieu, et ce à cause de revendications qui portent sur les mauvaises conditions carcérales. »

Gwenaël Windrestin