La nouvelle a fait à peu près le même effet que l’annonce d’une méchante crue. Il est vrai que les propriétaires des péniches commerciales amarrées sur les berges lyonnaises du Rhône et de la Saône peuvent nourrir quelques inquiétudes à propos de la ligne de flottaison de leurs finances. Depuis le 1er janvier, la gestion des fleuves sur le territoire de la ville, qui était de la compétence de la Métropole depuis des lustres (plus de trente ans) est revenue à VNF (Voies Navigables de France). Bien sûr, l’eau du Rhône et de la Saône continuera à couler sous les ponts.
Ce qui va changer en revanche c’est le mode d’attribution des autorisations d’amarrage pour les bateaux qui ne sont pas de simples habitations. Sont ainsi visées toutes les péniches qui accueillent du public que ce soit pour boire un verre, manger un morceau ou danser jusqu’au bout de la nuit. Jusqu’à présent, on ne sait pas très bien comment tout cela fonctionnait. Et surtout, les tarifs pratiqués n’étaient (pour employer un euphémisme) pas du genre à trop décourager les candidats.
Demain, tout cela va changer. Pour respecter semble-t-il les directives européennes, VNF s’apprêterait à lancer un appel à candidatures. Chacun sera bien évidemment libre de proposer la redevance qu’il est prêt à payer. Et même s’il ne s’agit pas là du seul critère qui sera retenu, on peut facilement imaginer qu’il pèsera lourd dans le choix qui sera retenu.
Il suffit de regarder du côté de Saint-Tropez. L’été dernier, la plage de Pampelone a été l’objet d’une véritable révolution. Malgré leurs protestations et leur capacité à mobiliser la presse nationale, les exploitants historiques des plages pourtant mythiques ont dû se soumettre à l’appel d’offre lancé par la Mairie. Certains plagistes que l’on croyait inexpugnables ont perdu la partie ; ils n’ont pu faire face à la concurrence de ceux qui, comme le célèbre hôtel Byblos, ont mis la barre financière très haut pour remporter le morceau. Dès lors, on comprend qu’à Lyon, personne ne soit vraiment tranquille.
Jusqu’au dernier moment, Roland Bernard (en charge des fleuves à la Métropole) a cru qu’il pourrait conserver cette compétence à la collectivité. À l’entendre, tel aurait pu être le cas si le dossier avait été effectivement suivi. Du côté du cabinet du président David Kimelfeld, on n’a pas la même vision. Loin s’en faut.
Quoi qu’il en soit, il ne sert à rien de ressasser un passé qui n’est plus. Désormais, le pouvoir est entre les mains de VNF. Roland Bernard se console et tente de rassurer son monde en expliquant qu’il a obtenu de co-présider la commission qui étudiera les dossiers de candidatures et choisira les dossiers qui seront retenus.
On imagine bien qu’il sera attentif aux dossiers qui vont être étudiés. Surtout quand ceux-ci concerneront des gestionnaires qui, depuis des années, ont participé à la reconquête et au succès des berges du Rhône. Mais lui comme les autres sera tenu par les règles strictes qui encadrent ce genre de procédure.
D’une façon générale, il sera intéressant de regarder si l’appel à projet qui sera lancé suscite l’engouement en dehors des exploitants actuels. Et notamment si des candidats venus de l’extérieur avec des expériences dans d’autres villes, et peut-être à l’étranger, déposent un dossier. À suivre au fil de l’eau.
Bonne nouvelle! A priori on passe d'un système pseudo-mafieux (sans transparence) vers des appels d'offres (ce qui s'applique dans tous les domaines de la sphère publique).
Signaler RépondreLes quais sont un domaine public, pas une rente pour certains acteurs historiques!
La prise de partie du journaliste est un peu limite ...
Encore et toujours des types qui parlent des langues qu'on ne comprends pas qui décident à notre place. Merci Sarkozy de nous avoir entubé le référendum sur la constitution
Signaler Répondre"Jusqu’à présent, on ne sait pas très bien comment tout cela fonctionnait", c'est là où il y avait problème avec toutes les suspicions de copinage. La transparence est indispensable.
Signaler RépondreLyon est déjà une ville chiante , sa seule offre ludique : se bâfrer dans un bouchon un tablier de sapeur !
Signaler RépondreBien triste
LREM va-t-elle payé plus chère ces soirées à La Plateforme ?
Signaler RépondreLe sonic, La Marquise, Le Sirius, L'ayers Rock Boat et les autres...Va falloir aligner la thune les amis ! Ou laisser la place aux péniches de ceux qui ont les moyens... On n'a pas fini de se faire chier à Lyon.... Pour une soit disant métropole européenne qui veut se comparer à Milan (laissez moi rire...)
Signaler Répondredeplorable !!! plus de concerts ?
Signaler RépondreLyon n'est pas (malheureusement) St Tropez.....
Signaler RépondreComparons ce qui est comparables..les rives du Rhone ou de la Saône n'ont pas grans chose à voir avec la plage de Pampelone...
attendez.... ca veut dire que demain, les projets concurrents de la plateforme auront des chances?
Signaler Répondre(souvenons nous du rejet au dernier moment des autorisations pour une péniche alternative?)
Peut être que le système est vérolé et corrompu!! (une grande nouveauté a Lyon dites donc!)
Mais en même temps, quelle est la légitimité d'une instance nationale dans la gestion de l activité économie et "culturelle" au niveau ultra-locale??
Titre trompeur... à corriger svp.
Signaler RépondreLyon, c'est une catastrophe d'inefficacité. On verra la disparition probable de lieux de concerts tels que le Sonic et la Marquise, élargissant le désert musical pop davantage dans une ville d'une grande pauvreté sur ce plan. Les bourgeois guindés et misanthropes seront ravis avec leur dogme de 'quiet sound' -- on n'entendra plus que les criquets avec la tombée du soleil.
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