Herbier universitaire de Lyon 1 : la fin de numérisation de la collection Bonaparte

Herbier universitaire de Lyon 1 : la fin de numérisation de la collection Bonaparte
La fin de la numérisation de la collection Bonaparte - LyonMag

Un an après son lancement, la digitalisation de plus de 640 000 planches de l’herbier de la collection Bonaparte s’est terminée ce mercredi.  

Depuis le 12 mars 2018, le deuxième herbier universitaire après Harvard numérise sa collection de Roland Bonaparte, grâce à l’initiative de la e-ReColNat (le Réseau des Collections Naturalistes françaises). L’objectif est d’offrir aux plus grand nombre un accès à ces millions de plantes collectées depuis des siècles. Selon Mélanie Thiébaut, directrice de l’Herbier de Lyon 1, "les planches d’herbier seront maintenant accessibles à tous, gratuitement", c’est une véritable "innovation scientifique".

Une collection de plantes impressionnante

640 000 planches de la collection ont été numérisées. Parmi elles, il y aurait plus de 3 millions de spécimens de plantes séchées, récoltées sur toute la planète. La conservation de cette collection est impressionnante, à tel point que l’université n’a pas eu à attacher les plantes, et qu’elle a pu les numériser sur place. L’herbier a en effet été très bien entretenu et classé par les employés du palais du prince.

Autre particularité, la collection de Roland Bonaparte contient de nombreuses plantes disparues ou qui ont évolué depuis, et représente la plus grande collection de plantes sèches jamais réalisée par un particulier. Même le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris n’a pas pu le contenir, d’où la création de ce bâtiment "l’Herbier" dans les années 70, pour le stocker dans les meilleures conditions possibles.

La collection de l'herbier de Roland Bonaparte - LyonMag
La collection de l'herbier de Roland Bonaparte - LyonMag
Une organisation compliquée pour la numérisation

Les herbiers sont fragiles ; ils sont un véritable réservoir d’informations. "Les collections sont très vieilles, [elles] nécessitent de l’attention", explique Mélanie Thiébaut. Lyon 1 a eu la chance de pouvoir numériser ses collections sur place, grâce à l’aménagement d’un banc de numérisation de 13 mètres de long, installé grâce au programme e-ReColNat. Cela représente donc la première numérisation d’herbier in situ -tous les autres herbiers sont envoyés, préparés et digitalisés dans des locaux à Montpellier. Cet appareil peut numériser jusqu’à 3 000 planches par jour, ce qui a permis à l’université de scanner les 640 000 de la collection Bonaparte en seulement un an et demi.

Finalement, ces planches sont indexées, contrôlées, puis mises en ligne. Sur la plateforme e-ReColNat, déjà 410 000 sont disponibles.

Le début de la numérisation de la collection de Georges Rouy, avec la machine de numérisation - LyonMag
Le début de la numérisation de la collection de Georges Rouy, avec la machine de numérisation - LyonMag
Des financements importants

L’université Lyon 1 ne pensait jamais pouvoir finir la numérisation de cet herbier. En effet, malgré les 900 000 euros financés par e-Recolnat, et les aides de l’université à hauteur de 61 000 euros, cela ne suffisait pas. Le 26 février 2018, l’Herbier de Lyon 1 a donc choisi de se tourner vers le financement participatif, grâce à la plateforme FundByU. Grâce à l’appel médiatique important et aux cadeaux que cette levée de fond proposait (comme des atelier parents-enfants à l’Herbier), la campagne a permis de réunir 28 000 euros. "C’est une très belle réussite, les dons [ont été] généreux", indique la directrice de l’Herbier.

La totalité de la collection Bonaparte a donc pu être numérisée, mais pas seulement. Ce mercredi a commencé aussi la numérisation de la collection de Georges Rouy (qui représente 300 000 planches supplémentaires).

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