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Concernant le tabac, 8,7 tonnes ont été saisies en 2018, soit une augmentation de 11,5% par rapport à 2017. Des prises sous forme de cartouches de cigarettes, de tabac à rouler ou encore de tabac à narguilé qui ont parfois mené à des découvertes plus importantes encore. Comme au premier semestre dernier, quand une descente a été opérée dans un débit de boissons à Saint-Etienne, qui avait permis aux fonctionnaires de tomber sur un fusil d’assaut de type AK47, prouvant que le trafic de cigarette peut alimenter les caisses du grand banditisme.
Néanmoins, la majorité des saisies ont été effectuées à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry avec plusieurs dizaines de cartouches chaque jour. La direction des douanes évoque des "réseaux structurés avec des marchandises venues d’endroits où le tabac ne coûte pas cher, comme au Maghreb ou en Asie centrale".
Malgré ces quantités enlevées du trafic parallèle, il suffit de se rendre Place Gabriel Péri, dans le 7e arrondissement de Lyon pour se fournir en cigarettes de contrebande. Mais "ce n’est pas l’essentiel du trafic qui est ici", selon David Cugnetti, adjoint au directeur régional de la Douane. Il assure "prendre au sérieux les renseignements" mais explique que de nombreuses ventes se font de manière "occulte", notamment par des établissements de nuit qui vendent sous le comptoir des paquets de blondes. Ainsi, "5 ou 6 établissements ont été fermés l’année dernière à Lyon" pour revente illégale de tabac. Pour Anne Cornet, le but des missions des douaniers est "d’identifier les filières, pour savoir ou placer les services. Il faut être présents en amont pour éviter que les produits arrivent sur le terrain et s’installent. Il faut en effet apporter la réponse adaptée".
Pour Joëlle Ferré, présidente de la chambre syndicale des buralistes du Rhône, présente également ce mardi matin, l’augmentation du prix du paquet "pousse le comportement individuel à aller chercher des cigarettes illégales", augmentant le trafic. Selon ses chiffres, "des enquêtes menées sur des paquets ramassés ont montré que 30% d’entre-eux étaient issus d’un trafic illégal". De quoi faire peur aux bureaux de tabac, obligés de se réinventer pour continuer à remplir leurs caisses.
Les 1389 agents de la région ont également mis la main sur 5,4 tonnes de stupéfiants, dont 5,3 tonnes de cannabis, plus 33 kilos de cocaïne et 26 kilos d’héroïne. Une hausse de +8,16% comparé à l’année 2017, qui correspond à 4 contentieux dans la région chaque jour. Nouveauté cette année, la recrudescence de produits plus variés en cannabidiol (CBD). Au dernier festival de musiques électroniques Hadra Trance, sur les bords du lac de Vieure dans l'Allier, de nombreux paquets de thé contenant du THC ont été saisis par les autorités.
Autre fait marquant de l’année passé, dans la région, la saisie de 4 sacs, à Clermont-Ferrand, remplis de feuilles fraîches de coca pour un poids de près de 8kg. La trouvaille avait été réalisée lors d’un contrôle à la gare. Les fonctionnaires avaient identifié un passager qui pouvait avoir eu un trajet intéressant : "Il venait de Paris-Orly, et avant de Cayenne. On sait que des individus sont parfois payés pour ramener de la drogue, c’était le cas ici", précise David Cugnetti.
Autre point important du travail des douaniers de la région l’année dernière, la lutte contre les infractions financières qui ont représenté 10,9 millions d’euros saisis. Ils faisaient objet d’un manquement à l’obligation déclarative ou d’un blanchiment. Là encore un chiffre en hausse de +32,9%. La plus belle prise fut ces 785 000 euros trouvés dans le caisson aménagé d’un véhicule, au péage de Vienne. Le conducteur avait alors déclaré ignorer l’existence de cette somme.
Anne Cornet décrit un "morcellement des trafics de stupéfiants comme pour les cigarettes avec comme objectif de submerger les services" et alors que 1,5 million de personnes se sont soumis aux contrôles de ces services. Parmi eux, 237 passagers ont été interceptés pour 2 passeurs interpellés. Une cadence qui pourrait, selon certains syndicalistes du métier, augmenter en cas de Brexit.
Depuis plus d’une semaine en France, pour alerter sur cette situation, certains douaniers dans des aéroports ou des gares notamment effectuent des contrôles plus poussés, allongeant le temps d’attente. Mais selon Anne Cornet, "si un Brexit venait à effectivement se mettre en place, les douanes françaises seront prêtes à faire face grâce à l’arrivée de 700 recrues sur le territoire national, dont 6 seront affectées à l’aéroport de Saint-Exupéry".
Parmi ces 6 fonctionnaires, il y aura deux maîtres-chiens. De quoi présenter de nouvelles saisies à la presse l’année prochaine.
Tout à fait d’accord.
Signaler RépondreBravo les douaniers eux il bosse sans faire de cinéma ou de manifestation le résultat est là est sans lbd félicitations
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