Social
Avril 2008
Martin Luther King a été assassiné il y a 40 ans, le 4 avril 1968. Deux ans auparavant, il avait donné un meeting à Lyon à la Bourse du travail pour défendre les Noirs américains. Récit de Robert Vial, journaliste lyonnais qui a fait venir le Prix Nobel de la paix à Lyon.
“En 1966, Martin Luther King, qui a 37 ans, est connu dans le monde entier pour sa lutte contre le racisme et la discrimination dont sont victimes les Noirs américains. D’ailleurs, il a reçu le prix Nobel de la paix trois ans plus tôt pour son action non violente, suite à la grande marche de Washington, que King avait conclue de son célèbre discours “I have a Dream”.
Dans les années 60, je m’occupais à Lyon de la Maison de la liberté, une association qui luttait contre toutes les atteintes aux droits de l’homme. Nous faisions intervenir de nombreuses personnalités publiques dans des salles lyonnaises : Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré, Jean Renoir, Raymond Aron... Et au début du mois de mars 1966, le bureau parisien de l’association m’a prévenu que Martin Luther King voulait venir en Europe. Et en France, c’est Lyon qui a été choisie pour l’accueillir, car la ville était encore considérée comme la capitale de la Résistance.
Pendant quinze jours, on a préparé sa venue, en mobilisant les associations et les autorités religieuses. Et le matin du 29 mars, nous étions six à attendre Luther King sur le tarmac de l’aérodrome de Bron. Dont deux pasteurs lyonnais, Jacques Martin et Paul Eberhard, qui avaient participé à la marche de 1963 à Washington. Mais le maire de Lyon, Louis Pradel, n’était pas là, car il préféra