Social
Février 2008
Un système de vidéo-conférence vient d'être mis en place au centre de rétention de l'aéroport de Lyon. La réaction de Jean Costil, fondateur de la Cimade, une association qui défend les droits des sans-papiers.
Le principe de ce système de vidéo-conférence ?
Jean Costil : Ça concerne les sans-papiers qui font une demande d'asile auprès de l'Ofpra, l'organisme qui gère ce type de requête. Jusqu'à présent, les demandeurs d'asile devaient être escortés par des policiers depuis Lyon pour aller dans les bureaux de l'Ofpra à Paris afin d'être entendus. Mais c'est un système assez lourd à gérer . Du coup, depuis le 14 février, un système de vidéo-conférence a été installé à titre expérimental au centre de rétention de Lyon. Ce qui permet à l'Ofpra d'auditionner depuis Paris des demandeurs d'asile.
Et ça marche ?
Le problème c'est que les policiers ont tendance à ne pas expliquer aux sans-papiers quels sont leurs droits. Par exemple, deux demandeurs d'asile ont été interrogés par vidéo-conférence il y a quelques jours et les policiers ne leur ont pas dit qu'ils pouvaient refuser d'être entendus de cette manière. Et que s'ils voulaient, ils pouvaient être escortés jusqu'à Paris. En plus, la confidentialité n'est pas garantie.
Pourquoi la confidentialité n'est pas garantie ?
Parce que la salle où se tient la vidéo-conférence jouxte les bureaux de la police et les cloisons sont assez minces... C'est pour ça qu'on envisage de déposer un recours en référé devant le tribunal administratif.