Le procureur général de Dijon, Jean-Marie Beney, vient de demander que cinq enquêtes sur des meurtres survenus entre 1984 et 2005 en Bourgogne, soient regroupées en un seul et même dossier criminel. Car des experts ont réussi à retrouver trois ADN masculins sur les corps et effets personnels de trois des victimes. Un rebondissement qui pourrait relancer ces affaire non résolues.
Entre 1984 et 2005, 12 jeunes femmes ont été tuées entre Chalon-sur-Saône, Le Creusot et Mâcon. Depuis quatre ans, les familles des victimes, regroupées au sein de l'association Christelle, demandaient à ce que les scellés, jusqu'alors négligés, soient enfin analysés. Marie-Rose Blétry, mère de Christelle poignardée à 113 reprises avant d’être abandonnée dans un fossé en 1996, est partagée entre une "colère noire" et "un véritable espoir". "Ulcérée" par l’état des scellés non protégés et transmis au laboratoire scientifique chargé de les expertiser, elle est également "outrée par l’inertie d’un juge d’instruction" qui a refusé pendant six ans toutes les analyses demandées.
Du coup, elle envisage de "porter plainte contre l’État pour faute lourde, car il n’est pas en mesure de conserver correctement des pièces à conviction".
La procureure générale de la cour d'appel de Grenoble, Martine Valdes-Boulouque, a lancé lundi matin un appel à témoins concernant neuf disparitions et meurtres d'enfants en Isère entre 1983 et 1996. Toutes les personnes qui pourraient fournir des éléments sur ces affaires peuvent appeler le numéro vert qui a été spécialement mis en place : 0800 002 032. Ou par mail : mineurs38@orange.fr.
Alors qu’une dizaine d’enfants ont disparu entre Lyon et Grenoble depuis 1980, la justice a enfin décidé d’étudier sérieusement la piste du serial-killer.