"De droite ou de gauche , et de n’importe quel bord social, comment ne pas applaudir à deux mains une mesure qui va permettre aux exclus de notre système du travail de pouvoir retrouver un emploi.
Mais ce dogme de l’assistanat national se heurte malheureusement très vite aux démons de l’autre couple infernal national associant le règlement d’un nouveau problème à la création d’une nouvelle taxe, plaçant ainsi à nouveau le taux des prélèvements obligatoires au tableau d’honneur et sur la plus haute marche du podium. Alors pourquoi ne pas saisir l’occasion pour se présenter comme une droite moderne, réformatrice et volontariste, plutôt que de continuer à se complaire dans un immobilisme stérile ? (...)
C’est à ce stade de la réflexion que les propositions suivantes s’inscrivent dans un caractère novateur, en posant comme préambule la reconnaissance du droit à l’évaluation des anciennes mesures devenus désuettes, chronophages , boulimiques et budgétivores."
Et Patrick Carlioz de dénoncer "une taxe indolore et inodore encore bien plus élevée, pour financer les véritables usines à gaz que représentent les Unions Régionales des Médecins Libéraux, ces fameuses URML". Ce qui nécessite "un financement démesuré pour entretenir des pseudo laboratoires d’expérimentations socio-professionnelles, ronronnant bien assis sur leur trésor de guerre, incapables de s’affirmer dans une production efficace ou du moins rentable, tout en exacerbant les ambitions personnelles et les compromis syndicaux, tout en évitant de froisser les fragiles alliances qui permettent le financement occulte des «permanents» de ces mêmes syndicats. Il suffirait que la Cour des Comptes ose se pencher sur le problème et publier les listes des émoluments relatifs, en particulier les listes nominatives de remboursement des frais de présence attribués pour des pseudo réunions de travail, dont certaines ne se résument à quelques minutes de présence … A ce rythme, certains praticiens doivent dépasser les émargements d’un député !!! Soit le gouvernement recherche une paix syndicale médicale et il continue d’assumer ce financement occulte des piliers syndicaux, soit le gouvernement ose faire preuve d’un véritable courage libéral, à la manière d’une vraie entreprise libérale, et il supprime une ligne de budget inutile. (...)"
Autre piste proposée par ce chirurgien lyonnais pour financer le RSA : réformer "la manne financière que représentent les 19 milliards d’euros de la formation professionnelle". "Au lieu de continuer à former des gens (qui la plupart du temps n’y retrouvent que l’avantage d’échapper transitoirement à leur morosité quotidienne tous frais payés), ne vaut-il pas mIeux permettre de redéployer une partie de cette somme pour permettre à certains de bénéficier d’abord d’un emploi plutôt que d’entretenir à prix d’or la formation des plus heureux. Osons en effet avouer que la majorité de ces milliards d’euros sert plutôt à indemniser une masse d’experts et d’agence de formation tous auto-proclamés et auto-protégés par leur statut d’expert formateur en l’absence de qualification «d’expert de l’expert». Osons avouer par exemple dans ce cadre, que l’énorme financement attribué à l’EPP (Evaluation des Pratiques Professionnelles) ne satisfait en fait que 12 % des médecins (...). Voilà encore une enveloppe d’au moins 600 millions d’euros à la disposition du RSA , uniquement pour la branche médicale. (...)"
"Toujours dans le cadre de la taxation médicale, pourquoi ne pas proposer de redéployer aussi le financement de la télétransmission des Feuilles de Soins Electroniques (FSE) imposée aux médecins par le système conventionnel en contre partie d’une faible aide financière de moins de 100 euros/an/médecin, alors qu’une récente enquête nationale chiffre le coût annuel à 857 euros par médecin. Voici encore une masse financière de pratiquement 150 millions d’euros qui pourrait être directement redéployée vers le RSA. Sauf si l’Etat préfère continuer à entretenir les rentes de situations faites aux sociétés de logiciels et aux fournisseurs d’accès plutôt que de redéployer cette somme vers une création d’emplois dédiés à cette tâche."
Enfin, Patrick Carlioz conclut en s'adressant directement à Nicolas Sarkozy : "Plus question donc de polémiques stériles autour du bouclier fiscal, d’une éventuelle franchise, du cadeau fiscal accordé aux nantis ou de l’aggravation du déficit, mais exigez, Monsieur le Président, que l’ensemble de vos administrés et de vos administrations acceptent de jeter les masques, et vous pourrez alors, sans forcer, financer ce merveilleux espoir que représente le RSA pour des milliers de familles, voire même espérer vous retrouver avec une Sécurité Sociale excédentaire."